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Pourquoi si peu de filles en mathématiques ?

theconversation.com · 9 min


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  1. Constat initial : une désaffection marquée des filles pour les mathématiques

Chiffres clés : À 17 ans, une fille sur deux n’étudie plus les mathématiques en France, contre un garçon sur quatre.
Source : L’ouvrage « Matheuses – Les filles, avenir des mathématiques » (CNRS Éditions, 2024) explore les causes de cette inégalité et propose des pistes pour y remédier.

  1. L’influence de la socialisation familiale

Rôle des parents : Les enfants (surtout les filles) sont plus susceptibles de s’intéresser aux maths si leurs parents, en particulier la mère, ont un profil scientifique.
Idée reçue : L’intérêt et les compétences en mathématiques ne sont pas innés, mais s’acquièrent par la pratique et l’encouragement. La croyance en un « talent naturel » est un mythe qui dessert les filles.

  1. Les stéréotypes de genre et l’évaluation scolaire

Biais sexistes : Les filles sont systématiquement sous-estimées en mathématiques, malgré l’absence de preuve scientifique d’une différence de capacité cognitive liée au sexe.
Conséquences : Ces stéréotypes contribuent à la sous-représentation des femmes dans les disciplines scientifiques les plus valorisées (maths, physique, informatique).

  1. Hiérarchie des disciplines scientifiques et exclusion des femmes

Disciplines « masculines » : Les mathématiques et la physique, perçues comme fondamentales et théoriques, recrutent majoritairement des hommes et des personnes issues de milieux favorisés.
Disciplines « féminines » : La biologie ou la médecine, associées au soin et à la sollicitude, sont plus féminisées, mais cette présence s’explique par des stéréotypes de genre persistants.
Exemple de l’informatique : Les femmes en ont été exclues progressivement, alors qu’elles y étaient majoritaires à ses débuts, en raison de la montée des enjeux de pouvoir et des comportements sexistes.

  1. Manque de confiance et violences sexistes

Perte de confiance : Les filles perdent confiance en elles en mathématiques en raison des modèles sociaux, des violences sexistes, et de l’absence de représentation féminine dans ces domaines.
Double peine : Les adolescentes issues de milieux populaires ou racialisées subissent une triple discrimination (sexisme, racisme, classisme), renforçant leur exclusion.

  1. Solutions : actions en non-mixité et transformation structurelle

Actions ciblées : Les stages en non-mixité (comme les « Cigales ») permettent aux filles de pratiquer les maths sans subir de violences sexistes, et de découvrir des modèles féminins inspirants.
Limites : Ces actions restent insuffisantes si elles ne remettent pas en cause les rapports de domination (élitisme, racisme) dans les sciences.
Nécessité d’un changement profond : Les mathématiques doivent repenser leur fonctionnement pour devenir plus inclusives, en rejetant les approches naturalisantes et en valorisant la diversité des parcours.

Conclusion : vers une égalité réelle

Enjeu sociétal : Les inégalités en mathématiques sont structurelles et sociales, pas individuelles. Pour avancer vers l’égalité, il faut transformer les pratiques et les mentalités, en refusant de construire la discipline sur l’excellence d’une minorité.
Message clé : Les mathématiques doivent cesser d’être un outil de reproduction des inégalités et devenir un levier d’émancipation pour tous et toutes.