À 76 ans, il n’a jamais renoncé à la politique, bien qu’il soit l’élu français ayant purgé la plus longue peine de prison pour des faits de corruption, en tant que maire (RPR) de Grenoble (Isère), dans les années 1990.
Les Républicains (LR), qui n’ont pas encore désigné leur candidat, ne sont pas forcément enchantés par cet éternel retour du maire déchu.
En 1994, Alain Carignon démissionne du gouvernement juste avant sa mise en examen et son placement en détention pour ses liens financiers avec la Lyonnaise des Eaux de Jérôme Monod, dont une filiale venait de remporter le marché de l’eau à Grenoble. En contrepartie, l’entreprise avait renfloué des publications à la gloire du maire RPR, qui s’était aussi vu offrir un appartement à Paris et divers avantages estimés à 19 millions de francs (l’équivalent actuel de 4,7 millions d’euros), comme l’avait révélé le lanceur d’alerte Raymond Avrillier.
Ce n’est pas tout. Alain Carignon a, par ailleurs, été condamné en 1999 à dix-huit mois de prison avec sursis pour « abus de biens sociaux et usage de faux » pour sa gestion d’une société d’économie mixte, Grenoble Isère développement (GID). Enfin, il a dû rembourser en 2011 une somme importante au conseil général de l’Isère, après une condamnation prononcée par la chambre régionale des comptes, et confirmée par la Cour des comptes, au sujet de la construction d’un échangeur qui avait donné lieu au versement d’une commission au montant « inhabituellement élevé ».
Définitivement condamné à trois ans de prison, dont deux ferme, et cinq ans d’inéligibilité pour escroquerie au préjudice du Comité national d’action sociale (CNAS), Nicolas Pinel a été contraint à la démission en décembre 2023. Celui qui fut le directeur de campagne d’Alain Carignon en 2020 a été reconnu coupable du détournement de plus de 400 000 euros de ce service d’accompagnement social entre 2016 et 2019 pour alimenter un « train de vie important » mais aussi pour soutenir un « candidat à une élection municipale », comme le précise le jugement révélé par l’association Démocratie, écologie, solidarité.
Un autre colistier de Carignon, Chérif Boutafa, a lui été condamné à deux ans de prison, dont un avec sursis en première instance, en 2021, dans le cadre d’une affaire touchant à l’aide au séjour irrégulier d’immigrés vietnamiens dans l’agglomération grenobloise.