Alors que de nouvelles négociations indirectes s'ouvraient le même jour au Qatar, dans l'espoir de trouver un accord sur un cessez-le-feu dans l'enclave, ce lieutenant colonel a affirmé à la chaîne britannique que le Hamas avait perdu le contrôle de 80% du territoire. "Le contrôle du Hamas est réduit à zéro. Il n'y a pas de leadership, pas de commandement, pas de communication. (...) C'est l'effondrement total."
Face à ces violences et sans police capable de maintenir l'ordre, plusieurs grandes familles de l'enclave ont entrepris, fin juin, de sécuriser les convois humanitaires dans le nord de Gaza, rapporte Haaretz.
Certains, comme Rami Abou Jamous, redoutent désormais des rivalités qui déchireraient encore plus le territoire. "Il est vrai que la majorité des Gazaouis ne souhaitent pas que le Hamas reste au pouvoir. (...) Mais personne ne veut la loi de la jungle, le pouvoir des clans et l'injustice partout", écrit-il dans son journal de bord.
Fin juin, l'ex-ministre de la Défense israélien, Avigdor Lieberman, a révélé à la radio Kan que l'armée fournissait des fusils d'assaut à des groupes gazaouis opposés au Hamas. Dans la foulée, Benyamin Nétanyahou a assumé avoir "activé des clans" dans l'enclave, suscitant de vives critiques de l'opposition. "C'est un scénario dangereux mais aussi clairement la politique" de l'exécutif israélien, qui "veut tout faire non seulement pour affaiblir le Hamas, mais aussi pour faire (...) plonger la société dans le chaos", expose Hugh Lovatt.
Le pouvoir politique du Hamas ne s'est, lui non plus, pas complètement délité. "C'est toujours le ministère de la Santé qui annonce le décompte des morts et des blessés. L'infrastructure administrative existe toujours, même si elle est incroyablement affaiblie", remarque Jean-Paul Chagnollaud. "Des policiers du parti sont souvent présents dans les hôpitaux, où ils tiennent un petit bureau pour enregistrer les plaintes, et autres tâches administratives", révèle Rami Abou Jamous.