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Et si on construisait des logements sociaux dédiés aux paysans ?

basta.media · 11 min


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« Quand une ferme est candidate à la transmission, on a souvent une dissociation entre les terres et la maison d’habitation, décrit Alessandra Miglio. Ce n’est pas toujours facile pour les cédant·es de quitter un domicile où iels ont passé toute leur vie, et les conditions de retraite très précaires des agriculteur·ices rendent leur relogement hors de la ferme particulièrement compliqué. » Il peut être tentant, voire simplement nécessaire, de vendre sa maison à des non-agriculteur·ices, au prix du marché immobilier périurbain ou de la résidence secondaire.

Restent alors les habitats légers. Souvent précaires, et parfois trop petits, ces habitats ne sont pas toujours bien vus, quand ils ne sont pas carrément combattus par les voisin·es et communes. « C’est une possibilité qu’il faut défendre, commente Kathleen Boquet. Nous travaillons d’ailleurs sur l’acceptation de ces habitats légers. Mais cela ne peut pas être la seule solution. On sait que pour des vies de famille par exemple, les tiny houses sont trop exiguës. Elles ne permettent pas non plus d’héberger les gens de passages, proches ou venant travailler sur les fermes. L’enjeu, vital, de résilience alimentaire des territoires ne peut pas reposer sur des héros et héroïnes qui accepteraient de vivre dans des habitats inconfortables ou indécents. »

(Note de Maïtané : C'est là où il faut continuer de communiquer sur le fait qu'un habitat léger, ce n'est plus forcément vivre à 4 dans 12 m2, il existe de grands habitats légers de 80 m2 qui permettent de vivre en famille en délimitant des espaces, et qui permettent de ne pas imperméabiliser le sol agricole)

Et sur le plateau de Saclay (Essonne), l’association Terres et cités évoque un quota de logements sociaux réservés aux travailleurs et travailleuses de la terre, paysan·nes ou saisonnier·es. « Ce qui est décisif, essentiel dans ces formes d’habitat agricole émergentes, souligne Alessandra Miglio, c’est que les agriculteur·ices ne se retrouvent plus en concurrence avec les urbain·es ou les vacancier·es pour l’accès au logement, comme c’est le cas actuellement dans le marché immobilier. »