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Une année de rituels en lecture – Méthode A.R.T.H.U.R. - Orphéecole

orpheecole.com · 23 min

En 1992, le Malgache Jaona Ramiandrisoa applique à son fils, Arthur, les principes de Glenn Doman qui a développé une méthode d'éducation censée augmenter les capacités des enfants.

Arthur obtient son bac à 11 ans et une maîtrise de mathématiques à l’âge de 14 ans.

Jaona Ramiandrisoa écrit suite à cela le livre tiré de cette expérience, "La méthode arthur : comment développer naturellement les capacités de votre enfant".

En 1994, Arthur publiait un livre témoignage, "Mon école buissonnière".

Critiques pédagogiques

La méthode de Glenn Doman, mise en pratique par Jaona Ramiandrisoa sur son fils Arthur en 1992, a suscité un débat parmi les spécialistes de l’éducation et du développement de l’enfant.

Méthode Doman

Glenn Doman, kinésithérapeute américain, fondateur de l'Institut pour le développement du potentiel humain (IAHP), partait d’un postulat audacieux : « Tous les enfants ont un génie en eux, il suffit de le révéler très tôt. »

Sa méthode vise à stimuler intensément le cerveau des enfants dès la naissance, par :

  • des flashcards (images et mots) montrées très rapidement et régulièrement ;
  • des apprentissages précoces (lecture, mathématiques, encyclopédie visuelle) dès l’âge de 6 mois à 3 ans ;
  • un lien fort entre motricité et cognition, avec un programme de motricité (ramper, marcher, grimper) supposé renforcer le développement cérébral.

Arguments avancés

  1. Plasticité cérébrale : la méthode s’appuie sur le principe que le cerveau des jeunes enfants est extrêmement malléable.
  2. Apprentissages précoces : Doman affirme que des enfants peuvent apprendre à lire dès 2 ans, compter jusqu’à 1000, ou connaître la géographie mondiale.
  3. Résultats anecdotiques impressionnants : certains témoignages rapportent des résultats spectaculaires.

Critiques formulées par les spécialistes

  1. Absence de validation scientifique rigoureuse

    • Aucune étude indépendante de qualité n’a confirmé l’efficacité de la méthode Doman à long terme.
    • Les résultats positifs sont souvent anecdotiques et non généralisables.
  2. Risque de sur-stimulation

    • Les enfants peuvent être soumis à un rythme d’apprentissage non adapté à leur développement émotionnel ou social.
    • Cela peut générer stress, fatigue, ou perte de plaisir à apprendre.
  3. Vision réductrice de l’intelligence

    • La méthode met l’accent sur la mémorisation de contenus, au détriment du jeu libre, de la créativité, de la socialisation ou de l’intelligence émotionnelle.
    • Elle suppose un modèle très normatif du « développement optimal » de l’enfant.
  4. Implication très forte des parents

    • La méthode demande un investissement colossal (temps, rigueur, matériel), ce qui peut être lourd, culpabilisant, voire excluant pour certaines familles.
  5. Manque d’individualisation

    • Elle applique des protocoles uniformes, sans prendre en compte les besoins spécifiques ou les rythmes individuels de chaque enfant.

Position institutionnelle

  • L’Association Américaine de Pédiatrie (AAP) a critiqué à plusieurs reprises la méthode Doman pour son manque de fondement scientifique et pour les risques de sur-stimulation.
  • Les spécialistes du développement de l’enfant (Jean Piaget, Lev Vygotsky, Howard Gardner, etc.) insistent sur la nécessité d’un équilibre entre stimulations, jeu libre, sécurité affective et interactions sociales.

Conclusion

La méthode Doman soulève un réel intérêt pour les potentiels de la petite enfance, mais elle est largement controversée dans les milieux scientifiques. Elle peut convenir à certaines familles très investies, mais ne doit pas être considérée comme une voie éducative universelle ou supérieure. La majorité des experts recommandent de favoriser des environnements riches, variés, affectivement sécurisants, où l’enfant peut apprendre à son propre rythme.