Problématique
L'étude vise à déterminer si l'association entre l’exposition à court terme au dioxyde d’azote (NO₂) et la mortalité toutes causes confondues varie en fonction :
- du statut socioéconomique (SES) des quartiers,
- des niveaux de NO₂ à long terme,
- de la combinaison des deux.
Il s’agit de comprendre si certaines populations parisiennes, notamment les plus défavorisées et exposées à une pollution chronique, sont davantage vulnérables aux pics de pollution.
Méthodologie
- Période et population : 79 107 décès de personnes âgées de plus de 35 ans à Paris entre 2004 et 2009.
- Design : étude cas-croisé temporel, stratifiée mensuellement, comparant chaque décès avec plusieurs jours témoins (contrôles).
- Exposition :
- Court terme : concentration moyenne de NO₂ durant les 5 jours précédant le décès.
- Long terme : concentration moyenne annuelle de NO₂ entre 2002 et 2009 à l’échelle des blocs de recensement (IRIS).
- SES : mesuré par un indice socioéconomique composite, agrégé à l’échelle des IRIS.
- Analyses : modèles avec interactions simples et doubles (SES × NO₂ court terme ; NO₂ long terme × NO₂ court terme ; SES × NO₂ long terme × NO₂ court terme), ajustés pour la température, l’humidité, la grippe et les jours fériés.
Résultats & Analyses
- Effets plus marqués :
- Chez les plus de 85 ans
- Chez les hommes
- Quartiers les plus défavorisés : plus de trois fois le risque moyen.
- Blocs cumulant pauvreté et haute pollution à long terme : effet multiplicatif des vulnérabilités
Conclusion
Les résultats suggèrent que :
- Le statut socioéconomique modifie la vulnérabilité aux effets aigus du NO₂.
- Une vulnérabilité différenciée : les personnes résidant dans les quartiers pauvres et exposées à une pollution chronique présentent un risque accru de mortalité lors de pics de pollution.