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#SkinnyTok, éloge de la maigreur extrême et échec de la régulation des réseaux sociaux

politis.fr · 6 min

Ces contenus se révèlent cependant dangereux, tant pour la santé physique que mentale des plus jeunes : sont préconisés des régimes très restrictifs (un seul repas par jour) et une activité physique excessive. Certaines vidéos recommandent de boire de l’eau au lieu de manger, quand d’autres se félicitent d’avoir le ventre qui gargouille. Autant de comportements dont la promotion est un « facteur de risque majeur de troubles de la conduite alimentaire » (TCA), s’alarme la Fédération française anorexie boulimie (FFAB).

« L’adolescence est une période de construction et de vulnérabilité très importante », explique Carole Copti, diététicienne nutritionniste. L’anorexie mentale touche en majorité les filles (80 %) de 13 à 17 ans, selon l’Assurance maladie. L’idée véhiculée sur les réseaux sociaux qu’un corps en bonne santé est extrêmement mince peut constituer « un aggravateur très important » de ces troubles alimentaires, et « l’exposition de manière intensive [à ces contenus] rend la prise en charge compliquée ». Aujourd’hui, « on ne peut plus traiter un TCA sans parler de TikTok », ajoute-t-elle.

La prolifération de ces contenus réside en partie dans l’algorithme de TikTok, qui recommande toujours plus de vidéos issues du mot-clé #SkinnyTok, lorsque les utilisatrices interagissent avec ce type de contenu. C’est pourquoi de nombreuses jeunes filles commentent ces publications « uniquement pour rester sur #SkinnyTok ».

Pour le moment, aucune restriction sur le réseau social ne semble être appliquée à ces contenus, bien qu’un message sous forme de bannière rappelant que « ton poids ne te définit pas » apparaît lorsque l’on fait une recherche « skinnytok ». Les vidéos restent, elles, totalement accessibles.

(Note : La RÉGULATION FRANÇAISE : Un bandeau. Waouh)