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Participer à la « Fresque du climat » fait-il changer nos comportements ?

theconversation.com · 10 min

Nos résultats montrent que 30 % des participants à la fresque ont significativement modifié leurs habitudes un mois après, contre seulement 9 % dans le groupe qui n’y avait pas participé. La sensibilisation apparaît donc efficace, mais seulement pour une minorité de participants. Par ailleurs, les efforts étaient concentrés dans le mois qui suivait l’atelier et disparaissaient ensuite.

L’écoanxiété, moteur de l’action

Comment expliquer ces résultats ? Il existe probablement de nombreuses raisons qui influencent la motivation à agir, mais, en psychologie, on considère que les émotions sont les principaux moteurs à l’action. Par exemple, la colère pousse les individus à résoudre les injustices qui leur sont faites, la joie les amène à se rapprocher des autres et la peur à fuir le danger ou à le combattre.

Nous avons également souhaité étudier l’impact de la tonalité émotionnelle de l’atelier sur son efficacité et, pour cela, nous avons testé trois modalités d’animation de la deuxième partie de l’atelier, celle qui consiste à échanger sur les implications et les solutions : la première, qualifiée de « stressante », insistant sur les risques ; la seconde insistant sur les réussites et les progrès déjà accomplis ; et la dernière, qualifiée de « mixte », insistant sur les risques, puis sur les progrès.

Il s’avère que la modalité d’animation la plus efficace pour faire évoluer les participants était celle qui adoptait une tonalité mixte. C’est-à-dire celle dans laquelle les participants étaient confrontés aux mauvaises nouvelles, puis exposés à des informations plus positives : le stress, puis l’espoir. Quant aux efforts consentis par les participants aux ateliers dits « stressants » ils n’étaient pas significativement différents de ceux du groupe n’ayant pas participé à l’atelier.

Pourquoi les efforts s’estompent-ils au bout d’un mois ?

Après l’atelier, les participants sont retournés à leurs routines habituelles, souvent sans cadre ou réseau pour soutenir leurs efforts. Or, la littérature en psychologie sociale montre que les changements durables sont plus probables lorsque les individus s’inscrivent dans une dynamique collective ou reçoivent un renforcement social (encouragements, reconnaissance).

Comment renforcer l’impact des ateliers ?

Mais pour revenir à la Fresque du climat, les résultats de notre recherche soulignent la nécessité de repenser le suivi des participants après l’atelier. Des actions régulières, comme des ateliers de rappel, des objectifs collectifs ou des récompenses pour les progrès réalisés, pourraient consolider l’engagement en faveur de la transition écologique sur le long terme. Le fait de sentir qu’on n’est pas seul à agir et de pouvoir se challenger collectivement sur les efforts consentis pourrait sans doute permettre de prolonger l’impact de l’atelier.

Très contente d'avoir une étude sur ce sujet.
Je n'ai jamais pensé que faire la fresque était utile pour changer les comportements. A mon avis, elle l'est pour prendre conscience du problème. Très intéressant de voir que la posture de l'animateur, qui influe sur les émotions et le sentiment de pouvoir agir ou non, est très impactant sur la suite.
Aussi, cela montre que proposer la fresque seule n'est pas intéressant. Je pense que la doubler d'un atelier type "Atelier 2 tonnes" est bien plus efficace, en tout cas donne des pistes plus concrètes.

Mais si, de toute façon, il faut une dynamique collective, il est sur que des initiatives individuelles avec des ateliers fait par des indépendants rémunérés par des particuliers ne va pas suffire !