Ainsi, dans les faits, le savoir-faire de l’organisateur s’acquiert par la répétition de certains gestes méthodiques, qui lui permettent de développer une forme de maîtrise dans la pratique de son métier.
Par exemple, chaque jour l’organisateur consacre une grande partie de son temps à dialoguer avec des citoyens d’horizons très différents, lors de discussions en tête-à-tête dont l’objectif est de construire des relations publiques de solidarité en vue de mobilisations futures. Ces conversations sont encadrées par des principes qui les empêchent de rester superficielle (bavardage, débat sans objet). Lors de ces conversations (dites « conversations intentionnelles »), les interlocuteurs peuvent partager, à travers des récits d’expérience, les raisons de leur engagement et la source de leurs valeurs. En moyenne, un organisateur pratique au minimum quinze conversations de cette sorte par semaine, ce qui peut faire près de mille conversations intentionnelles par an.