D'où vient cette hostilité ? Les 3 000 fonctionnaires de l'agence, placés sous la tutelle des ministères de l'Agriculture et de la Transition écologique, sont des couteaux suisses de la biodiversité en France : ils recensent les grands prédateurs, étudient la faune et la flore, sensibilisent la population au respect de la nature. Mais c'est leur mission de police qui agace une partie du monde agricole : 1 700 agents sont là pour faire respecter le Code de l'environnement, à travers des contrôles administratifs – sous la houlette du préfet – et des enquêtes judiciaires – sous la supervision du procureur. Et comme tout officier de police judiciaire, ils peuvent mener des perquisitions, des auditions, et portent l'arme à la ceinture. Sur le terrain, ce sont eux qui font respecter les arrêtés sécheresse, surveillent l'entretien des haies – havres de biodiversité et remparts face aux aléas climatiques – et la pollution de cours d'eau.