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Monopoly - Par Thibault Prévost | Arrêt sur images

arretsurimages.net · 35 min

En 2023, le fonds d'investissement Sequoia Capital, pas exactement connu pour son agit-prop altermondialiste, écrivait que les "Sept Magnifiques", le surnom énamouré des sept plus grosses valeurs boursières de la tech (Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia, Tesla) devaient répondre à "une question à 200 milliards de dollars". Une question toute simple : comment comptent-ils gagner de l'argent à court ou moyen terme avec l'IA lorsqu'elle nécessite des investissements gigantesques dans l'infrastructure - data centers, cartes graphiques et désormais centrales nucléaires pour alimenter le tout - tout en ne rapportant absolument rien? La seule réponse que l'industrie daigne fournir, par la voix de ses PDG prophètes : gardez la foi et laissez-nous faire.

Alors, en l'espace d'un an, la question à 200 milliards est devenue... une question à 600 milliards, estimait ce même Sequoia Capital en juin. À ce rythme infernal, l'industrie aura bientôt une question à 1000 milliards de dollars sur les bras, "sans résultats probants" pour y répondre, hallucinait pour sa part un autre faiseur de pluie du capitalisme, Goldman Sachs, dans un rapport de juin.

Dans un courrier supposément confidentiel envoyé à ses clients début août, le fonds spéculatif Elliott Management conseille à ses clients de prendre ses distances avec les entreprises de l'IA, qu'il décrit comme une technique "surévaluée dont la plupart des applications ne sont pas prêtes", qui ne sera "jamais économique, ne fonctionnera jamais correctement, consommera trop d'énergie et restera perpétuellement faillible".

Certes, dans la Silicon Valley, le profit a depuis longtemps cessé d'être un indicateur de succès - rappelez-vous d'Amazon, qui a mis 14 ans à générer du profit, ou d'Uber, qui a mis 15 ans à y parvenir (et encore, en manipulant ses chiffres).