Mon propos n'est pas de nier le côté olé olé de certaines de ces activités. On n'a pas besoin d'être nu·e pour impliquer le sexe. Mais je veux insister sur le fait que modérer demande aussi de juger l'intangible, le sous-entendu, ces fameuses intentions invisibles. Et qu'à ce jeu-là, tout le monde n'est pas considéré·e de la même manière. Des hommes peuvent réaliser des vidéos de cuisine clairement érotiques, parfois torse nu, sur TikTok et Instagram sans problème particulier. Les femmes, elles, se retrouvent à jongler entre des interdits instables et contradictoires, des IA opaques et stupides, des lois qui font pression sur les plateformes pour de bonnes et de mauvaises raisons, des internautes toujours prompts à signaler les contenus qui ne leur plaisent pas. Elles doivent aussi lutter contre des accusations lourdes, comme de traumatiser des enfants, d'être contraintes ou responsables d'actes illégaux, même lorsqu'elles respectent toutes les règles en vigueur.