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zine-le-village.fr · 16 min

Ce qui m’importe, en ce moment, c’est ce que l’on veut dire quand on dit « je crois les survivant·e·s », et ce que l’on fait quand nous sommes confrontées à des récits de maltraitances. Ces récits méritent du soin, de l’attention et de l’amour, mais pas une réaction immédiate. Nous pouvons reconnaître, soutenir et croire les survivant·e·s sans chercher à « résoudre » une situation immédiatement. En fait, il est bien plus probable que des solutions plus productives surviennent avec du temps, de la réflexion et du soin.

Je suis reconnaissante envers Kai Cheng Thom pour son article sur la justice transformative dans lequel elle décrit comment l’on peut pousser les gens à se responsabiliser sans créer, en même temps, plus de dégâts. Elle écrit : « sans intégrité, sans éthique, sans des limites bien posées et un plan d’action clair, un processus de responsabilisation prend le risque de devenir abusif ». Même si Thom parle surtout de communautés plus petites et de cadres plus privés, les arguments de son article sont tout de même pertinents dans le cas, plus public, d’Alec.

Thom ne dit pas que les personnes qui dénoncent publiquement leurs abus doivent accompagner leur déclaration d’un plan ou d’une solution – elles méritent la place dont elles ont besoin – mais que, en tant que communauté, nous avons besoin de faire de la place pour la possibilité d’un véritable changement à la suite de ces accusations.