Sur YouTube, par exemple, les femmes sont clairement minoritaires, selon le HCE. Parmi les 100 vidéos analysées (les contenus les plus vus en 2022 sur la plateforme par les utilisateurs français), seules huit proviennent de chaines gérées ou cogérées par des femmes. Dans quasiment une vidéo sur deux, il n’y a même aucune femme. Au contraire, il n’y a que trois vidéos sans aucun homme.
radiofrance.fr · 6 min
Added by Maïtané
Sur TikTok, le constat est à peine plus réjouissant. Sur 100 contenus analysés, 31 proviennent de comptes gérés ou cogérés par des femmes. Mais là encore, seulement 36% des personnages sont des femmes.
Instagram n’est pour autant pas un eldorado pour les créatrices de contenu, selon cette étude. Si elles sont bel et bien plus nombreuses que sur les autres plateformes, elles sont cantonnées aux milieux privés et sont sous-représentées dans les milieux professionnels et les lieux publics en plein-air. Le HCE constate "une surabondance de contenus personnels mettant en scène des familles et des couples idéalisés". L'étude note que "les femmes sont ainsi présentées dans un rôle maternel et sentimental, assimilées à des poupées. Leur apparence physique est fortement mise en avant".
Les contenus postés sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram. Sur les 100 contenus analysés, 52% mettent en scène une relation conjugale stéréotypée, généralement hétérosexuelle. Il y a par exemple des demandes en mariage, des annonces de grossesse ou encore des moments passés avec des enfants.
Sur YouTube, les femmes n'échappent pas à ce type de contenus, selon le HCE. Les vidéos réalisées par des youtubeuses qui ont été analysées portent toutes sur le couple ou les relations amoureuses, quand les hommes produisent des contenus autour de l'humour, des vidéos d'expertise ou encore sportives.
Sur Instagram, TikTok et YouTube, la violence et les comportements dégradants sont particulièrement courants, selon cette étude. "Les plateformes, en particulier YouTube, abritent de nombreux challenges et défis extrêmes qui contribuent à instaurer un climat de violence. Les propos et actes sexistes sont, eux aussi, présents. Le sexisme n'est pas explicitement déclaré mais se manifeste de manière insidieuse à travers des contenus prétendument humoristiques", note les auteurs du rapport. Plus de 25% des vidéos visionnées sur YouTube contiennent des propos à connotation sexuelle, tandis que les vidéos contenant des propos sexistes représentent 22% du contenu visionné.
Face à ces constats, le HCE fait plusieurs recommandations. A commencer par la mise en place d’une "auto-évaluation annuelle" des plateformes. Le Haut Conseil veut contraindre Instagram, YouTube, TikTok et les autres grands réseaux sociaux à analyser chaque année, sous le contrôle de l'Arcom, les contenus les plus visionnés. Selon Sylvie Pierre-Brossolette, Instagram et YouTube en France sont pours.
Les auteurs du rapport proposent également d'imposer un minimum de 30% de contenus créés par des femmes dans les contenus mis en avant par les algorithmes et de faciliter le parcours des filles dans les filières scientifiques et du numérique.