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Le capital numérique | Terra Nova

tnova.fr · 39 min

En Europe, il a ainsi été démontré que, nonobstant les déterminants socio-économiques traditionnels (niveau d’éducation, de revenu …), les personnes de droite et d’extrême droite étaient plus enclines à croire et propager des fake news, tendance qui n’a pas été observée chez les autres tendances politiques

Une autre externalité hors ligne relativement insoupçonnée du capital numérique est celle de l’état de santé de la population, phénomène particulièrement explicité pendant la pandémie de Covid-19. En effet, le virus a non seulement touché davantage les personnes victimes d’illectronisme mais les a aussi exposées plus sévèrement à toutes les conséquences socio-économiques négatives de la pandémie[42]. Un des déterminants majeurs de ce phénomène réside dans les volets des politiques de santé publique relatifs à la prévention et la communication, qui sont de plus en plus numérisés, a fortiori en période de confinement. Dans ce contexte, la capacité des personnes isolées du numérique à accéder aux bonnes informations et consignes sanitaires, mais aussi à les comprendre ou les mettre en œuvre via les gestes « barrières » n’en a été que réduite. En France en particulier, la numérisation ambitieuse de la campagne de vaccination contre le Covid-19 a permis d’accélérer l’immunisation de la population, tout en rendant plus compliqué l’accès au vaccin pour les personnes éloignées du numérique, en particulier les personnes isolées, âgées ou plus précaires[43], pourtant plus vulnérables au virus. On peut évoquer plus récemment les campagnes d’information sur la canicule ou le papillomavirus. Une fois encore, en conclusion, on observe une corrélation positive entre état de santé et capital numérique sous réserve d’un usage raisonné des écrans. Si le numérique est un atout pour la santé des personnes en maitrisant les outils, il entraîne au contraire une perte de chance chez les individus les plus isolés.