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unesdoc.unesco.org · < 1 min

La radio, la télévision et les téléphones portables remplacent l’éducation traditionnelle parmi les populations difficiles à atteindre. Près de 40 pays utilisent l’instruction radiophonique. Au Mexique, un programme de leçons télévisées associées à un soutien en classe a fait augmenter la scolarisation dans l’enseignement secondaire de 21 %.

L’apprentissage en ligne a mis un terme à l’effondrement de l’éducation pendant les fermetures d’écoles liées à la COVID-19. L’apprentissage à distance aurait pu atteindre plus d’un milliard d’élèves ; cependant, il n’est même pas parvenu à toucher un demi-milliard d’élèves, soit 31 % des élèves du monde entier, et 72 % des plus pauvres.

Les technologies numériques ont drastiquement amélioré l’accès aux ressources d’enseignement et d’apprentissage. Parmi les exemples, on peut citer la bibliothèque scolaire numérique nationale de l’Éthiopie et la bibliothèque numérique nationale de l’Inde. Au Bangladesh, le portail des enseignants compte plus de 600 000 utilisateurs.

Les technologies ont eu des effets positifs modestes à moyens sur certains types d’apprentissage. Selon un examen de 23 applications de mathématiques utilisées dans l’enseignement primaire, ces applications se concentrent sur les exercices et la pratique, plutôt que sur les compétences avancées.

Cependant, il faudrait se concentrer sur les résultats d’apprentissage, et non sur les ressources numériques. Au Pérou, lorsque l’on a distribué plus d’un million d’ordinateurs portables sans les intégrer à la pédagogie, l’apprentissage n’a pas connu d’amélioration. Aux États-Unis, une analyse portant sur plus de deux millions d’élèves a révélé que les inégalités d’apprentissage s’étaient creusées lorsque l’enseignement avait été exclusivement dispensé à distance.

Par ailleurs, les technologies n’ont pas besoin d’être avancées pour être efficaces. En Chine, des enregistrements de cours de grande qualité fournis à 100 millions d’élèves en milieu rural ont amélioré les résultats d’apprentissage de 32 % et réduit les écarts de revenus entre les zones urbaines et rurales de 38 %

Enfin, elles peuvent avoir un effet néfaste en cas d’utilisation inappropriée ou excessive. Les données tirées d’évaluations internationales à grande échelle, comme celles de l’enquête PISA, suggèrent un lien défavorable entre l’utilisation excessive des technologies de l’information et de la communication (TIC) et la performance des élèves. On a trouvé que la simple proximité avec un appareil mobile distrayait les élèves et avait un impact négatif sur l’apprentissage dans 14 pays, pourtant, moins d'un sur quatre a interdit l'utilisation des téléphones intelligents dans les établissements scolaires.

Les pays commencent à définir les compétences numériques auxquelles ils souhaitent donner la priorité dans les programmes d’enseignement et les normes d’évaluation. Au niveau mondial, 54 % des pays disposent de normes en matière de compétences numériques mais, bien souvent, elles ont été définies par des acteurs non étatiques, principalement commerciaux.

De nombreux élèves n’ont pas souvent l’occasion d’utiliser les technologies numériques à l’école. Même dans les pays les plus riches, seuls environ 10 % des élèves de 15 ans utilisaient des appareils numériques pendant plus d’une heure par semaine dans le cadre des cours de mathématiques et de sciences.

Les enseignants se sentent souvent mal préparés et manquent d’assurance pour enseigner avec les nouvelles technologies. Seulement la moitié des pays disposent de normes relatives au développement des compétences des enseignants en matière de TIC. Alors que 5 % des attaques de rançongiciels ciblent l’éducation, peu de programmes de formation des enseignants comprennent un volet sur la cybersécurité.

Les technologies sont souvent achetées pour combler une lacune, sans s’interroger sur les coûts à long terme...

... pour le bien-être des enfants. Les données des enfants sont exposées ; pourtant, seuls 16 % des pays garantissent explicitement la confidentialité des données dans l’éducation par la loi. Selon une analyse, 89 % des 163 produits technologiques éducatifs recommandés pendant la pandémie pouvaient surveiller les enfants. En outre, 39 des 42 gouvernements ayant fourni un enseignement en ligne pendant la pandémie ont favorisé des utilisations qui mettaient en péril ou enfreignaient les droits des enfants.

Le fait d’accorder une attention excessive à la technologie dans l’éducation se traduit généralement par un coût élevé. Le fait de consacrer des ressources à la technologie plutôt qu’aux salles de classe, aux enseignants et aux manuels pour tous les enfants dans les pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure qui manquent d’accès à ces ressources est susceptible d’éloigner le monde de l’atteinte de l’objectif mondial relatif à l’éducation, l’ODD 4. Certains des pays les plus riches du monde ont assuré l’enseignement secondaire universel et les compétences minimales d’apprentissage avant l’avènement des technologies numériques. Les enfants n’ont pas besoin d’elles pour apprendre.

La définition d’objectifs et de principes clairs est nécessaire pour s’assurer que l’utilisation de la technologie soit bénéfique et ne nuise pas. Parmi les aspects négatifs et néfastes de l’utilisation des technologies numériques dans l’éducation et la société, on compte le risque de distraction et l’absence de contact humain. Les technologies non réglementées représentent même des menaces pour la démocratie et les droits humains, par exemple en portant atteinte à la vie privée et en attisant la haine. Les systèmes d’éducation doivent être mieux préparés en vue de dispenser un enseignement au sujet de et par les technologies numériques. Il s’agit d’un outil qui doit servir l’intérêt supérieur de tous les apprenants, enseignants et administrateurs. Il faut partager plus largement des données impartiales montrant que la technologie est utilisée à certains endroits pour améliorer l’éducation, ainsi que de bons exemples d’une telle utilisation, afin que l’on puisse garantir des modalités d’utilisation optimales dans chaque contexte.

On accuse l’éducation de changer lentement, de vivre dans le passé et d’être en retard par rapport aux innovations. Ces discours jouent sur la fascination des utilisateurs pour la nouveauté, ainsi que sur leur crainte d’être laissés pour compte.

3 enjeux traités par le rapport : l’équité et l’inclusion (sur les plans de l’accès à l’éducation des groupes défavorisés et de l’accès au contenu), la qualité (sur le plan de l’enseignement par et sur les technologies numériques) et l’efficacité (sur le plan de la gestion de l’éducation). Après avoir défini le potentiel des technologies pour faire face à ces enjeux, le rapport examine trois conditions qui doivent être réunies pour que ce potentiel se réalise : un accès équitable, une gouvernance et une réglementation appropriées, et des capacités suffisantes pour les enseignants.