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Patrons incognitos

lesjours.fr · 2 min

Sixtine, du compte Instagram Ma petite organisation, a elle aussi été appelée par un conseiller de chez Meta (Facebook et Instagram) qui lui a proposé un suivi pour faire évoluer son nombre d’abonnés. « Il m’a d’abord proposé un rendez-vous téléphonique où il m’a expliqué quels étaient les critères pour qu’un post marche. Et pour lui, c’était simple : il faut avoir une constance dans sa publication, avec des rendez-vous thématiques, et il ne faut pas hésiter à créer la polémique ! Il m’a expliqué qu’il y a deux posts qui fonctionnent : les “contenus naturels”, où on joue la carte du vrai comme se filmer en train de faire ses courses, et les contenus clivants. Ensuite, il m’a proposé d’assister à des webinars une fois par mois, en anglais, pour avoir des informations. »

D’autres ont crashé en plein vol. C’est le cas de Léo Grasset, alias DirtyBiology. Sa vulgarisation scientifique l’avait propulsé au sommet, avec 1,3 million d’abonnés sur YouTube au faîte de sa gloire. Mais l’édifice s’écroule le 22 juin 2022, lorsque Mediapart publie une enquête à son sujet, l’accusant de violences psychologiques et sexuelles.
(…)

« J’ai des revenus issus des publicités YouTube, je reçois des dons de mes abonnés via la plateforme Tipeee, je décroche des aides à la création de la part du CNC, et je dirais que les partenariats, c’est maximum un tiers de mes revenus. » Après la parution de l’enquête, les partenariats se sont évaporés. Mais en plus, en décembre dernier, YouTube a choisi de démonétiser sa chaîne, ainsi que celle de Norman Thavaud, également accusé de viol. Ne restent que les 515 donateurs de Tipeee pour financer son activité, qu’il poursuit à un rythme plus lent, malgré la perte d’environ 160 000 abonnés et des moyens réduits. Influence is the new economy sur un château de cartes ?