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cfeditions.com · 5 min

Avis général : Le livre est trop long / difficile à lire pour ce que j'en ai retenu. Il y a néanmoins 2-3 points que je veux garder par ici :)

1/ L'historique

L'autrice retrace comment les printemps arabes ont pu s'appuyer sur le numérique pour se structurer et grossir.
Cependant, depuis que les gouvernements ont pris au sérieux le numérique, et s'en empare eux aussi, les possibilités ne sont plus les mêmes.

2/ Les gouvernements

L'autrice explique comment les gouvernements essaient de limiter l'impact du numérique et notamment des réseaux sociaux sur leur communication auprès de la population.
Ils peuvent :

  • interdire les RS, si ça ne marche pas pour tous, ça peut suffire pour la frange de la population qui les soutient/intéresse
  • dévaloriser les RS, idem
  • faire diversion, en ayant une grande quantité de personnes de leur coté qui s'évertuera à faire diversion de chaque sujet qui pourrait être porté par les opposants. Le changement de paradigme a noter ici est que la question n'est plus "est-ce que l'information sort ou non" mais plutôt est-ce qu'on arrive à détourner l'attention du public pour qu'il ne voie pas cette information.
  • rajouter du flou pour ne plus permettre de distinguer ce qui est vrai ou faux. Là aussi aidés d'un grand nombre de personnes, chaque nouvelle information est décortiquée, on cherchera des arguments pour prouver qu'elle est fausse si elle ne sert pas notre cause, que se soit via des éléments de contexte qui ne concorderaient pas, ou simplement en indiquant que les images sont truquées/photoshopées… C'est l'élément le plus complexe à contrer, car noyé sous toutes ces informations impossibles à vérifier, impossible de savoir ce qui est vrai ou non

Une citation dans le livre :

Les médias sociaux sont toujours mis en avant pour leur rôle dans le Printemps arabe. Eh bien je pense qu'il est temps de dire au monde entier que les médias sociaux sont également en train de tuer le Printemps arabe.

A noter que ces points s'appuient notamment sur le fait que les médias "mainstream" ne font pas leur travail de contre-pouvoir, sinon ils pourraient réaliser ce travail d'enquête distinguant le vrai du faux. Il s'agit d'une situation ou, en plus de détenir les grands médias en y faisant circuler de la propagande, il n'est pas possible de s'informer via les médias sociaux non plus car l'activisme pro-gouvernement y est aussi très fort.

3/ Neutralité de l'outil

La technologie n'est ni bonne, ni mauvaise, et pas neutre non plus

— Melvin Kranzberg

Les technologies ont différentes efficacités et puissances

La technologie modifie le paysage dans lequel les interactions sociales humaines se produisent ; elle altère l'équilibre des pouvoir et des influences entre acteurs ; et elle présente bien d'autres effets secondaires. Elle n'est certainement pas le seul facteur d'une situation donnée, mais le fait d'ignorer on rôle en tant que facteur ou de supposer qu'une technologie pourrait aussi bien servir à obtenir n'importe quel résultat brouille notre conception de la situation.