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Pourquoi nous devrions abandonner le concept de « réfugié climatique » – ritimo

ritimo.org · 7 min

Prenons, par exemple, la côte bangladaise. Pendant des décennies, la culture de la crevette, et plus récemment du crabe à carapace molle a radicalement transformé la région. Encouragées par des institutions comme la Banque mondiale, ce sont des formes de développement économique qui ont rapporté au pays des devises étrangères qui tombaient à point nommé. Mais elles ont aussi dévasté le milieu côtier, dépossédé des petits propriétaires de leur terre, et précipité des générations d’habitants de zones rurales dans des emplois salariés précaires.

(…)

C’est pourquoi les catégories comme « migrant climatique » et « réfugié climatique », utilisées pour détourner notre attention des facteurs historiques, doivent éveiller une grande méfiance. Quand, par exemple, la Banque mondiale affirme que selon les prévisions, 143 millions de personnes deviendront « des migrants climatiques internes » d’ici 2050, cela laisse peu de place à des explications historiques plus nuancées.

La Banque mondiale veut nous amener à croire que le changement climatique est la menace la plus immédiate pour les personnes les plus pauvres, et que cela chassera des millions de personnes hors de leur foyer. Cependant, en encourageant cette croyance, la Banque mondiale dissimule comment ses politiques ont fait basculer dans la précarité les mêmes personnes qu’elle prétend aider.