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Droit à l’avortement : aux États-Unis, smartphones et applis se retournent contre les femmes

telerama.fr · 4 min

Les applications de suivi de cycle menstruel, qui ne sont pas concernées par la loi HIPAA de 1996 sur la protection des données médicales, peuvent également se transformer en mouchards. Certaines – MIA Fem, Maya – partagent des informations intimes avec Facebook, quand d’autres, comme Femm, sont directement financées par des groupes anti-choix.

Dans ces conditions, les anti-choix n’ont même plus besoin d’envoyer des militants munis de pancartes hostiles à l’entrée des cliniques ; il leur suffit de payer des réclames ciblées pour abreuver les candidates à l’avortement de messages dissuasifs et de fausses informations. En 2019, Google a dû modifier sa politique publicitaire après avoir offert 150 000 euros de publicité gratuite à un groupe anti-avortement, mais le système reste largement opaque, donc discrétionnaire.

Ces dernières années, outre-Atlantique, les forces de l’ordre se sont de plus en plus appuyées sur les courtiers en données, par exemple pour mettre en œuvre la politique migratoire très dure de Donald Trump. Et en 2017, Latice Fisher, une jeune femme noire, a été inculpée pour le « meurtre de son fœtus » quand les enquêteurs ont découvert qu’elle avait cherché des informations en ligne sur le misoprostol, un médicament utilisé lors des interruptions volontaires de grossesse.